Le centre existant offrait un espace de travail de qualité mais limité, de sorte qu’un agrandissement s’est rapidement avéré nécessaire. Le nouveau pavillon de 420 m² est une extension du bâtiment en coupole existant qui ouvre le centre vers la campagne environnante au sud, en interaction avec le dôme existant. L’aile articulée en étoile, qui peut servir d’atelier et d’espace d’exposition, est un magnifique exemple d’architecture. Création de l’architecte japonais Hideyuki Nakayama et du bureau parisien LIST, il a été conçu en étroite collaboration avec Böllinger + Grohmann et la société belge Bureau Bouwtechniek.
Gâteau ou « machikado »
L’ambition du Centre Frans Masereel est de rapprocher les artistes et le public. À cet égard, le pavillon, que l’on peut voir comme un gâteau dont certains quartiers auraient été découpés, offre de multiples possibilités. Ses différents espaces peuvent être affectés à diverses fonctions. Un bras peut ainsi accueillir un atelier tandis qu’un autre abritera un espace d’exposition.
Si le bâtiment peut parfaitement être comparé à un gâteau, l’entrepreneur général Vanhout.pro évoque pour sa part, en lui attribuant un qualificatif un peu plus précieux, un projet conçu à la manière d’un « machikado » qui, en japonais, évoque un coin de rue ou un passage. Les différents espaces disséminés en étoile - comme le studio ou l’espace d’exposition - convergent en effet pour se rejoindre au centre de ce machikado. Quoi qu’il en soit, ce concept est un chef-d’œuvre technique, le dôme de toiture en bois incisé ayant constitué un défi de taille.
Le bureau d’études Böllinger + Grohmann, qui jouit d’une grande renommée mondiale, a été sollicité pour effectuer les calculs de cette structure de toit composée de 762 poutres de bois, toutes différentes, produites en usine et assemblées sur site par Vanhout.pro. Chaque poutre est soutenue par la précédente et soutient elle-même la suivante, suivant la
géométrie d’un dôme subdivisé en 29 sections et 27 niveaux. Cette charpente en bois dite à structure réciproque se caractérise par sa grande complexité et l’unicité de chaque pièce. Le voligeage est composé de panneaux multiplis sciés sur mesure qui obturent les baies laissées ouvertes par l’assemblage des poutres, chacun d’eux présentant un format et des dimensions différents des autres.
18 centimètres d’isolant ROCKWOOL
« Le toit était un véritable paysage lunaire », confirme Peter Maes, l’entrepreneur en charge des travaux d’isolation et d’étanchéité (Hüs-Dakbouw SPRL). « Comme les facettes d’un diamant taillé, ces petits panneaux forment la structure portante de la toiture.
La laine minérale était donc la seule solution efficace et envisageable pour satisfaire aux exigences en matière d’isolation tout en épousant sans risque la forme du toit », explique l’architecte Eyukewe Dogo, de Bureau Bouwtechniek S.A.
Le choix de l’isolant s’est donc porté sur deux couches de ROCKWOOL Rhinoxx de 9 centimètres d’épaisseur pour obtenir les coefficients d’isolation thermique visés et permettre au toit de répondre aux exigences strictes fixées en matière de protection contre l’incendie.
« Outre le fait que ces panneaux isolants offrent d’excellentes performances, sont ignifuges et se travaillent facilement et rapidement, il sont les seuls qui ont permis de garantir une finition professionnelle pour cette toiture cintrée », poursuit Peter Maes. « Les panneaux ont été incisés çà et là jusqu’à mi-épaisseur pour suivre harmonieusement la courbure du toit, ce que nous n’aurions pas pu faire avec des plaques de mousse dure en raison de leur plus grande rigidité. La tâche a exigé un travail minutieux mais quand on voit le résultat, il faut reconnaître que c’est superbement réalisé et que l’on ne remarque pratiquement pas que le support était à ce point irrégulier.