L’acoustique de A à Z avec ROCKWOOL

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Vous avez dit acoustique ?

Si l’histoire dès l’Antiquité attribue à Pythagore les mérites des premières recherches sur la science de l’acoustique, son écho fait sens dans nos sociétés urbaines d’aujourd’hui.

D’après l’INSEE, la France a gagné, entre 1982 et 2011, 9,4 millions d’habitants, dont 20% dans l’aire urbaine de Paris, et 30% dans les 13 plus grandes agglomérations de province.

Se prémunir en protégeant nos bâtiments des contraintes externes (comme l’eau, le feu, la chaleur ou le froid), demeure essentiel, tout comme apprendre à se protéger aussi, et dès maintenant, des pollutions sonores, sources de bien des maux actuels, aussi bien en milieu professionnel qu’en habitation. 

L’isolation acoustique est aujourd’hui une évidence.

Principes généraux de l'acoustique, concepts de l'acoustique dans le bâtiment et de l'acoustique architecturale, réglementation acoustique, performances acoutiques de la laine de roche et ses solutions d'isolation acoustique : découvrez l'acoustique de A à Z avec ROCKWOOL.

Quand le niveau sonore atteint 90dB comme dans une discothèque, la gêne engendrée devient plus persistante. Tous les sons ne sont pourtant pas perçus de la même manière. Certains sons, moins élevés, provoquent autant de désagréments, en raison de leur durée ou de leur apparition inopportune la nuit, par exemple. Le ressenti peut varier d’une personne à l’autre. Il est donc difficile d’évaluer la gêne.

La sensibilité de l’oreille humaine

Un son peut être décomposé en fréquences exprimées en hertz (Hz) : elles correspondent au nombre de vibrations de l’air par seconde. La sensibilité de l’oreille varie d’une personne à l’autre, en fonction de la fréquence d’un son. L’oreille humaine se révèle moins sensible aux fréquences basses qu’aux fréquences moyennes et aiguës, c’est-à-dire celles de la parole et des sons familiers de la vie quotidienne (situées entre 250 et 4 000Hz). À niveau sonore équivalent, un son très grave ou très aigu paraîtra moins fort qu’un son médium. Pour traduire l’intensité sonore, on mesure un niveau de pression acoustique exprimé en décibel (dB). Ainsi, un son de 60 dB à 63Hz sera ressenti comme moins intense qu’un son de 60dB à 1 000Hz.

Le seuil d’audibilité et le seuil de douleur

Les premiers symptômes de la perte de l'audition se traduisent par des difficultés de perception des sons aigus, puis par une compréhension difficile de la parole en milieu bruyant, et enfin en toutes circonstances. Cette difficulté provient de l’élévation graduelle du seuil d’audibilité, qui s'accompagne d’un abaissement du seuil de douleur : il existe donc un stade à partir duquel il devient quasiment impossible d’appareiller un patient, car l’amplification du signal reçu se traduit par le dépassement de ce seuil de douleur.

Les dangers liés au bruit

Une forte exposition au bruit peut entraîner des lésions auditives. Les enquêtes épidémiologiques ont déterminé les valeurs de niveau sonore susceptibles de provoquer ou aggraver de telles lésions. C’est sur ces bases que la législation a graduellement limité le niveau d’exposition sonore quotidien. De 90, il est passé à 85 puis à 80dB(A) pour une durée de huit heures. Par exemple, la valeur de 105dB(A) autorisée dans certaines discothèques sur une durée de 10 minutes ne serait pas tolérée plus de trois minutes en milieu de travail… Par ailleurs, la présence de bruit peut masquer des signaux de danger (cri ou signal d’appel de parole, signal d’alarme, etc.) dans la rue ou sur le lieu de travail, et créer, de ce fait, une situation à risque.

Conséquences sur la santé

Une autre forme de danger, plus insidieuse, provient du stress engendré par l’exposition au bruit, même à des niveaux qui ne provoquent pas nécessairement de lésions auditives. De telles expositions peuvent avoir des effets néfastes sur la santé : troubles du sommeil, voire troubles cardio vasculaires.

Le bruit est subjectif

L’appréciation d’une nuisance est toujours délicate à estimer, car elle dépend du point de vue de l’auditeur. Nous n’interprétons pas tous un bruit de la même manière. Suivant la culture et le mode de vie de chacun, il revêtira une connotation plus ou moins négative.

Aujourd’hui, le calme est considéré comme un véritable luxe. Mais paradoxalement, ce calme permet de déceler des événements sonores, qui portent parfois une signification mal perçue : un cri, le bruit d’une alarme. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que certaines personnes recherchent un bruit de masque : fontaine, chant d’oiseaux ou musique. A contrario, le bruit dans un quartier animé est souvent ressenti comme une agression. Mais même au milieu de ce brouhaha, une personne sensible peut identifier un bruit spécifique et en souffrir, pour peu que la signature spectrale de ce bruit se démarque suffisamment du bruit ambiant. Les autres sens, tels que la vue, influent fortement sur le ressenti : par exemple, il est frappant de constater que la présence d’une haie masquant une voie routière réduit la sensation de nuisance chez la plupart des gens.

L’effet cocktail

Lorsque de nombreuses personnes conversent dans une même pièce, chacun hausse la voix pour se faire comprendre, couvrant ainsi celle de son voisin, et de ce fait en augmente le niveau sonore et ainsi de suite… La situation devient alors très vite inconfortable. Ce phénomène s’observe fréquemment dans les salles recevant du public, particulièrement si elles sont réverbérantes. L’effet cocktail s’intensifie d’autant plus que le nombre de personnes augmente.

Le feu d’artifice en pleine nuit

Pour la personne réveillée en sursaut par un feu d’artifice, ce bruit est perçu comme une nuisance, voire un danger. À l’opposé, la personne assistant à ce spectacle ne perçoit pas la gêne.

Le train

À niveau de pression acoustique égal, le train est considéré comme beaucoup moins gênant que la voiture. Pourquoi ? Contrairement à la voiture, le train conserve la même cadence et la même trajectoire. Une personne vivant à proximité de la voie ferrée se sent moins agressée par le bruit régulier du train que par les accélérations intempestives d’une voiture roulant à vive allure. Mieux encore, un riverain qui n’entendrait plus le roulement du train pendant son sommeil, pourrait se réveiller, car dans son subconscient ce bruit est assimilé à un signal normal.

Tout son, même mélodieux, est susceptible de devenir un bruit perçu comme désagréable (la radio, la télévision du voisin…).

Les notions d'acoustique abordées dans cette partie portent sur les modes de propagation des ondes sonores, les critères caractérisant un son, les descripteurs uniques mais aussi sur la physiologie de l’oreille et la sensibilité auditive.

Les bases de l’acoustique

Qu’est-ce qui différencie un son d’un bruit ? Nos oreilles entendent des sons, une sensation auditive qui a pour origine un mouvement : le vent dans les arbres, une voix qui chante. Nous entendons des variations de la pression de l’air qui se répètent de manière régulière. Quand les sons non désirés provoquent une sensation désagréable, on parle alors de bruit : une porte qui claque, un objet qui tombe. La variation n’est plus régulière dans le temps. La distinction entre son et bruit est néanmoins purement subjective.

Comment se propage le son ?
Les sons et les bruits se propagent dans les gaz : l’air, les liquides, l’eau ou les solides, un objet. Quand un objet vibre, ce mouvement se transmet aux particules d’air environnantes. La vibration crée une onde sonore (des compressions et des décompressions de l’air) qui se propage de proche en proche dans toutes les directions, à l’image d’une onde se propageant à la surface de l’eau. En vibrant, les particules se rapprochent et créent une augmentation de pression. Quand elles s’éloignent, celle-ci diminue. Cette transmission de proche en proche constitue une onde de pression acoustique, tels des petits ressorts, qui lient les particules entre elles.

Rayonnement acoustique
Un son peut provenir de la vibration d’un solide qui communique son énergie aux particules d’air environnantes, à l’image d’un haut-parleur, qui est constitué d’une membrane qui vibre et rayonne du son.

Bruit d’impact (propagation solidienne)
Un son peut être causé par un choc, comme par exemple un coup de marteau, une chute d’objet, un raclement de chaise.

Bruit aérien (propagation aérienne)
Un son diffusé par l’air provient de l’extérieur (la circulation, les travaux…) ou de l’intérieur d’un bâtiment (une voix, une chanson entendue à la radio…).

Le fonctionnement de l’oreille
L’oreille comprend trois parties : l’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne. Un solide peut être mis en vibration sous l’effet d’une onde acoustique, c’est le cas de notre oreille où l’air met en vibration notre tympan. L’oreille externe, constituée du pavillon et du conduit auditif, guide les sons jusqu’au tympan mis en vibration. Les oscillations du tympan sont transmises à l’oreille moyenne par trois osselets (marteau, enclume, étrier). Située au cœur du système auditif, l’oreille interne est un tube enroulé comme la coquille d’un escargot et contenant un liquide, on l’appelle la cochlée. Ce liquide mis en vibration par l’étrier fait bouger des petits cils (cellules ciliées) répartis dans la cochlée et reliés à des connexions nerveuses qui transmettent l’information au cerveau.

Niveau, fréquence/hauteur, durée

Même pour une oreille avertie, il est difficile d’évaluer le niveau sonore des bruits qui composent notre environnement. Pour caractériser le bruit et mesurer son intensité, on considère plusieurs critères :

Le niveau (ou intensité), fort ou faible. Le niveau se mesure ou se calcule en décibel (dB).

La fréquence, correspond au nombre de vibrations de l’air par seconde. Une faible fréquence donne un son grave, des fréquences hautes donnent un son aigu. Une oreille jeune et en parfaite santé perçoit les sons à partir de 20 Hz jusqu’à 20 000 Hz, une oreille adulte entend jusqu’à 15 000 Hz environ. À chaque fois que la fréquence d’un son pur est multipliée par deux, le même écart de hauteur est ressenti. En musique, comme en acoustique, on appelle cet écart une octave.La fréquence se mesure en hertz (Hz).

La durée, plus ou moins longue ou très courte, on parle alors de sons impulsifs (choc, explosion, etc.). La durée se mesure en seconde (s).

Le niveau sonore
Pour traduire l’intensité sonore, on mesure un niveau de pression acoustique exprimé en décibel (dB).

Comment s’additionnent les bruits ?
Les décibels étant basés sur une échelle logarithmique, on ne peut pas les additionner ou les soustraire comme des nombres décimaux. Par exemple, les niveaux sonores combinés de deux postes de radio identiques ne s’additionnent pas. 3 décibels supplémentaires correspondent à un doublement du niveau sonore. Ainsi, 60dB + 60dB n’est pas égal à 120dB mais à 63dB. Lorsqu’il y a une différence de plus de 10dB entre les niveaux à additionner, la somme des deux est égale au niveau le plus élevé. Exemple : 70dB + 60dB = 70dB. Un conducteur qui écoute la radio aura mis le son suffisamment fort pour couvrir celui du moteur. Lorsqu’il éteint la radio, il entend le son du moteur, mais s’il passe devant un chantier, le bruit du marteau–piqueur couvrira celui du moteur.

L’échelle des niveaux sonores
L’échelle du bruit s’étend de 0dB (seuil d’audibilité) à 130dB (seuil de la douleur). Les bruits de la vie courante sont généralement compris entre 30 (une chambre à coucher) et 80dB (une voiture). Au-delà de 80dB, une trop longue exposition au bruit peut s’avérer dangereuse. Les sources les plus élevées (aéroports, marteaux-piqueurs sur un chantier) émettent des niveaux sonores supérieurs à 120dB.

Spectre et bandes de fréquence
Le spectre d’un son correspond à sa décomposition par fréquences. Pour simplifier l’analyse d’un spectre, la gamme de fréquence audible est divisée en bandes de fréquences ayant une largeur d’une octave. En acoustique du bâtiment, la gamme de fréquence considérée par la réglementation est comprise entre les bandes centrées des octaves 125 et 4 000Hz, mais peut être étendue selon les cas à des gammes plus larges allant de 20 à 16 000Hz pour une plus grande finesse d’analyse. Lorsqu’une analyse plus fine est nécessaire, des bandes plus étroites sont utilisées ; elles correspondent aux bandes d’octaves divisées en 3 bandes. On parle alors de bandes de tiers d’octave.

Les bruits normalisés
Afin de mieux évaluer les performances d’un élément de construction par rapport à une gêne existante, deux indices ont été créés. L’un par rapport à un bruit du tout-venant appelé bruit rose, l’autre par rapport à un bruit reproduisant un trafic routier (plus riche en basses fréquences) : le bruit route.

Bruit rose
Un bruit rose est un bruit normalisé qui possède le même niveau sonore dans les bandes d’octave centrées sur 125, 250, 500, 1000, 2 000 et 4 000Hz. C’est le bruit généré pour les mesures acoustiques du bâtiment, in situ et en laboratoire. Pour avoir une idée d’un bruit rose, on peut le comparer au bruit d’une fontaine. Les bandes d’octave n’ont pas la même largeur (leur largeur double d’une bande à l’autre). Puisque les bandes aiguës sont plus larges, il y a beaucoup plus de fréquences représentées dans celles-ci. Ainsi, pour obtenir la même énergie dans chaque bande, les fréquences aiguës sont diminuées et les graves sont renforcées.

Bruit route
Le bruit route, également appelé bruit routier, est lui aussi un bruit normalisé qui sert de référence pour le bruit des trafics routiers et ferroviaires. Pour avoir une idée d’un bruit routier, on peut le comparer au bruit émis par une infrastructure routière qui est un bruit ayant un spectre plus élevé en basse fréquence.

Comment naît un son ? De quelle manière se transmet-il ? Comment parvient-il jusqu’à nos oreilles ? Autant de questions qui relèvent de la notion d’acoustique.

Pour améliorer l’isolation acoustique, plusieurs solutions sont possibles. Dans le cas des transmissions directes, les matériaux de construction plus lourds (loi de masse) ou les parois doubles (principe masse/ressort/masse) sont un rempart efficace contre le bruit. Dans le cas des transmissions latérales, il faut veiller à la jonction entre les parois étudiées (la qualité de l’isolation dépend à la fois de la mise en œuvre et du choix des matériaux). Quant aux transmissions parasites, généralement dues à des défauts de construction, on peut tout simplement reboucher les fissures ou les joints.

L’acoustique des parois

Lorsqu’une onde sonore rencontre une paroi, divers phénomènes entrent en jeu : une partie de l’énergie est renvoyée vers le local : c’est une réflexion sonore (onde réfléchie), une partie est dissipée dans la paroi et une partie est transmise de l’autre côté de la paroi : c’est une transmission sonore (onde transmise)

Réflexion, absorption et diffusion acoustique
L’architecte dispose de trois types de matériaux pour modifier la réverbération d’une salle : les matériaux réfléchissants à surface dure, les matériaux absorbants, généralement mous, et les matériaux diffusants, à surface irrégulière. Une salle confortable combine généralement les trois matériaux, dans les mêmes proportions.

Les matériaux réfléchissants
Un matériau réfléchissant renvoie les ondes sonores vers le local. C’est un matériau lisse, non poreux et rigide (bois, plâtre, béton, verre, etc.). Il est l’opposé d’un matériau absorbant.

Les matériaux absorbants
Un matériau absorbant ne renvoie pas les ondes sonores vers le local. C’est un matériau poreux ou perforé. Il est l’opposé d’un matériau réfléchissant. L’absorption des ondes permet de diminuer la durée de réverbération. De par sa composition, la laine de roche présente un fort pouvoir absorbant car l’énergie y est fortement dissipée. La performance d’absorption acoustique est définie par le coefficient d’absorption αw. Ce coefficient varie entre 0 et 1 (matériau très absorbant α = 1 et matériau très réfléchissant α = 0). Le coefficient d’absorption peut être défini à l’aide d’une valeur unique notée αw, ou de manière plus précise par des valeurs par bandes d’octaves. Toutes les laines minérales n’ont pas les mêmes caractéristiques d’absorption. L’augmentation de l’épaisseur de la laine de roche améliore la performance générale d’absorption, en particulier dans les basses fréquences, qui sera quasi stable à partir de 60, 80 mm. La densité de la laine de roche n’est pas en lien direct avec le coefficient d’absorption. Les paramètres les plus influents sont la porosité, la tortuosité ou la résistance spécifique au passage de l’air.

Les matériaux diffusants
Un matériau diffusant renvoie les ondes sonores dans un local dans toutes les directions. C’est un matériau qui n’est pas parfaitement plan : il présente des irrégularités à sa surface (creux, bosses, redents, arrondis, etc.) de plusieurs millimètres jusqu’à plusieurs centimètres. Une salle de spectacle peut disposer d’éléments irréguliers en surface pour diffuser le son de manière homogène. Les matériaux diffusants sont utilisés principalement pour la suppression d’échos et l’amélioration de l’acoustique dans les lieux d’écoute musicale (auditorium, salles de spectacles, studios, etc.).

Les transmissions acoustiques

La transmission directe
Lors de la propagation d’une onde acoustique, les particules d’air en contact avec une paroi solide vont transmettre à ce solide leur vibration, avec une intensité moindre. Les particules solides transmettent cette vibration à travers la paroi et mettent en vibration les particules d’air situées de l’autre côté : c’est une transmission directe à travers une paroi.

La transmission latérale
La transmission d’un son entre deux locaux dépend non seulement de la paroi séparative, mais aussi des transmissions latérales. Ces transmissions viennent des parois latérales connectées au séparatif du plancher et du plafond. Elles peuvent même devenir prépondérantes, par exemple lorsqu’un faux plafond est filant entre deux locaux.

La transmission parasite
On parle de transmission parasite lorsque l’air peut passer librement entre deux locaux du fait d’un défaut d’étanchéité : fuites par les portes, passage d’air par les réseaux de ventilation, etc. Ces transmissions sont toujours pénalisantes puisque l’onde acoustique n’est pas atténuée en se propageant dans l’air.

La transmission solidienne
On parle de transmission solidienne quand le trajet du son est essentiellement situé dans un solide : par exemple, la musique d’une discothèque en sous-sol peut s’entendre jusqu’au sixième étage, le bruit se propageant par la structure du bâtiment. À ce titre, une transmission solidienne fait partie intégrante des transmissions latérales. Le comportement théorique des parois

La loi de masse permet de donner une estimation du comportement acoustique d’une paroi simple (donc constituée d’un seul matériau) en fonction de sa masse surfacique. En théorie, plus la paroi est lourde, plus elle isole du bruit. En plus de cela, chaque paroi a une fréquence critique autour de laquelle son indice d’affaiblissement chute, généralement autour de quelques centaines de Hertz. Cette fréquence est principalement conditionnée par l’épaisseur de la paroi et le matériau considéré. En y ajoutant de la laine de roche, on peut diminuer cette fréquence et déplacer sa zone de faiblesse vers des fréquences en deçà du champ de l’acoustique du bâtiment, à moins de 100Hz. On améliore alors globalement son isolement : il est désormais plus difficile d’exciter la paroi pour la mettre en résonnance avec les sons du quotidien. Dans le cas de parois plus complexes (pour les cloisons doubles par exemple), c’est la loi “masse-ressort-masse” qui intervient. Cela permet de gagner en affaiblissement sans avoir à réaliser des parois très lourdes. Les parements des cloisons jouent le rôle de masses alors que ce qui se trouve entre les deux parements joue le rôle de ressort. En l’absence de matériau isolant, la lame d’air entre les deux parements fait office de ressort et participe à la dissipation des ondes qui arrivent à la paroi. En apportant de la laine de roche en lieu et place de l’air, on améliore considérablement son indice d’affaiblissement. En plus d’agir comme un ressort, la laine de roche agit aussi comme un amortisseur. On obtient ainsi, pour des isolements équivalents, des parois bien plus légères que pour des parois simples.

L’acoustique à l’intérieur d’un local dite “acoustique interne”

La réverbération d’un local
La réverbération dans un local est liée à son volume et à son aire d’absorption équivalente. Le phénomène de réverbération résulte de l’existence de très nombreuses réflexions sur l’enveloppe d’un local qui surviennent de manière étalée dans le temps.

L’aire d’absorption équivalente
L’aire d’absorption équivalente A correspond à la quantité d’absorbant apportée dans un local. Elle dépend du coefficient d’absorption du matériau αw et de sa surface S. Elle est définie par : A = αw x S
Pour obtenir la même quantité d’absorption qu’un produit présentant un coefficient d’absorption αw égal à 1, il faudra deux fois plus de surface avec un produit présentant un coefficient αw de 0,5.

Les échos
Le phénomène d’écho est un cas particulier de la réverbération dans lequel les réflexions surviennent de manière groupée, généralement à cause d’une géométrie particulière du local. Le temps de réverbération d’une église est considéré long car l’écho a un décalage important dans le temps.On distingue à ce titre deux types d’échos : les échos francs (un son émis est entendu une deuxième fois avec un décalage dans le temps) et les échos flottants (un son émis est répété très rapidement de nombreuses fois).

Le bruit ne se transmet pas seulement de manière directe. Il passe par toutes les parois rattachées à la paroi étudiée : pour une cloison, son plafond, les deux murs qui s’y rattachent et son sol. Il profite de défauts localisés et de tous les passages vulnérables : cheminée, canalisations…

Pour rendre un espace vivable (logement individuel ou collectif, lieu de travail, salle de spectacle…), il faut le protéger du bruit et des vibrations, en vérifiant les conditions d’émission et de réception des ondes sonores. Dans un local, le bruit est propagé dans toute la structure du bâtiment. On recense trois types de bruits (bruits aériens, bruits de chocs et bruits d’équipements) et trois voies de transmissions (latérales, solidiennes et parasites). Exprimée par le pouvoir d’absorption et la durée de réverbération d’un local, la correction acoustique vise à la maîtrise de l’énergie sonore réfléchie sur les parois.

L’isolement au bruit aérien

L’isolement au bruit aérien représente la différence de niveaux sonores de part et d’autre d’une paroi. D’un côté, on émet un bruit aérien (à l’aide d’un haut-parleur par exemple) dont on mesure le niveau sonore à l’émission. De l’autre côté, on mesure le niveau sonore de la réception, par différence on obtient l’isolement de la paroi étudiée.

L’indice d’affaiblissement acoustique Rw
Mesuré en laboratoire, l’indice d’affaiblissement acoustique Rw, quantifie l’atténuation acoustique d’un élément de construction (cloison, vitrage, porte…). Plus la valeur de R est grande, plus la paroi est isolante.

L’isolement acoustique DnT,w
Mesuré in situ, l’isolement acoustique D quantifie l’atténuation acoustique entre deux locaux (ou entre l’extérieur et un local). Il dépend des diverses transmissions acoustiques (transmission directe à travers le séparatif, mais aussi transmissions latérales et transmissions parasites). Plus la valeur D est grande, plus l’isolement aux bruits aériens est grand.

L’isolement au bruit d’impact (bruit de choc)

Une porte qui claque, une table déplacée, un sac de billes qui tombe sur le carrelage, des talons qui résonnent sur un parquet : ce sont des bruits de chocs ou des bruits d’impacts. Ils sont émis par une paroi mise en vibration par un choc. À l’inverse des bruits aériens, les bruits d’impacts sont propagés dans les milieux solides. Ils sont mesurés à l’aide d’une machine à chocs frappants le sol.

Le niveau du bruit de choc
Ln, w désigne le bruit généré par un plancher excité par une machine à chocs normalisée. Plus la valeur de L’n,w est petite, plus l’isolement aux bruits d’impacts est grand.

L’acoustique à l’intérieur d’un local (dite " acoustique interne ")

L’acoustique interne concerne les bruits émis et reçus à l’intérieur du même local. Ceux-ci sont en partie réfléchis par les différentes parois. Lorsque l’émission sonore cesse, le bruit diminue plus ou moins rapidement selon la valeur de l’absorption des parois et du mobilier. On appelle ce phénomène la durée de réverbération. Cet indicateur est nécessaire pour qualifier la performance de la correction acoustique d'un lieu à géométrie dite simple, mais n’est pas suffisante pour des volumes plus grands ou plus aplatis (auditorium, salles de spectacles, ateliers industriels, bureaux paysagers, restaurants d’entreprise, etc.).

La durée de réverbération
La durée de réverbération est le temps mis par un son pour décroître de 60 dB à partir du moment où s’arrête la source émettrice. La durée de réverbération évolue dans une pièce en fonction de son ameublement. Par exemple, si on claque des mains dans un appartement vide, un écho apparaît. Quand l’appartement est meublé, le temps de réverbération diminue, apportant ainsi un confort auditif dans cette pièce. Dans la plupart des cas, on cherchera à diminuer la durée de réverbération d’un local pour en améliorer le confort. Dans certains cas (auditoriums, salles de concerts ou salles de conférences), l’ajustement de la durée de réverbération permet une meilleure écoute musicale ou intelligibilité de la parole.

L’intelligibilité de la parole
L’intelligibilité caractérise le degré de compréhension de la parole à l’intérieur d’un espace donné. Dans une salle de classe trop bruyante, le niveau sonore est tel qu’il devient difficile de se concentrer et d’entendre distinctement un interlocuteur unique, en l’occurrence le professeur. L’intelligibilité dépend essentiellement de deux paramètres : le rapport signal sur bruit (l’écart entre le niveau de bruit de parole perçu par l’auditeur, et le niveau de bruit de fond en ce même point), et la durée de réverbération dans cet espace. Divers critères sont utilisés pour caractériser l’intelligibilité :

  • Le STI (Speech Transmission Index) qui est le pourcentage de mots transmis par un orateur moyen qui sera compréhensible par un auditeur moyen. Plus sa valeur est élevée, plus l’intelligibilité est bonne.
  • L’ALCON (Articulated Loss of Consonants) ou le pourcentage de consonnes transmises par un orateur moyen et qui ne seront pas compréhensibles par un auditeur moyen. Plus sa valeur est élevée, moins l’intelligibilité sera bonne.

La décroissance spatiale
La décroissance spatiale ΔL désigne la perte d’énergie sonore par doublement de distance. Plus cette valeur est faible, plus les sons se propagent quand on s’éloigne d’une source de bruit. Par exemple, plus on s’éloigne d’une voie ferrée, moins on l’entend. Autrement dit, plus la décroissance est faible (par exemple, à cause d’un plafond réfléchissant), plus le bruit émis dans un local sera perçu à l’autre extrémité. Elle se mesure en évaluant les niveaux sonores par doublement de distance depuis une source de bruit : les plages de distance sont à 3 m, 4 m, 6 m, 8 m, 12 m, 16 m, etc. (selon la norme NF EN ISO 14257). La valeur moyenne de l’atténuation sonore entre chacun de ces points, obtenue par régression, fournit la décroissance spatiale. Plus la valeur de ΔL est grande, plus les sons sont atténués avec la distance.

Les bruits d'équipement

Les bruits d’équipements émanent des installations de la maison telles que la chasse d’eau, la chaudière murale, la robinetterie, la ventilation mécanique contrôlée, mais aussi les ascenseurs, les canalisations, les portes de garage…

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